Ces derniers temps, j'ai eu plein d'idées de blogs, des trucs super drôles et extra géniaux, des réflexions profondes sur le sens de la vie et pourquoi on est ici (et pas là).
Par exemple, une pub vue dans le métro(1) : une généreuse paire de seins que pour 3 800 dollars tu peux te te les faire poser (ça s'appelle "breast augmentation"). Voire ça dans le métro, c'est rigolo et ça m'inspire plein de blagues super fines. Surtout quand juste à côté, t'as une pub pour des avocats spécialisés dans les erreurs médicales, que même qu'ils ont ramené en tout un milliard de dollars (en tout hein, pas pour un cas). Tu glisses et te fais mal ? Appelle-les ! Un problème à l'accouchement ? Appelle-les ! Tu penses (même pas "tu prends") à un médicament et tu glisses pendant que tu va assister à l'accouchement de ta femme ? Appelle-les !
Y a plus qu'à rédiger toutes ces idées.
Et en fait, c'est là le problème : c'est long à rédiger tout ça, finalement. Alors du coup, me voilà à nouveau en train de recycler un moment de gloire de quand j'étais un peu plus jeune. Encore un truc trouvé en faisant du rangement : voilà que tout à l'heure, je tombe sur mon mémoire de fin de 3e cycle des études de médecine. Et me reviennent en mémoire (ouarf) des souvenirs, des instants, des patients. Ce mémoire a été rédigé dans le but d'être rigolo et un peu "rien à foutre", parce que la situation était simple : une nouvelle règle exigeait la rédaction d'un mémoire de fin de 3e cycle juste l'année où je terminais la chose. Autant dire qu'on a tous été prévenus au dernier moment et qu'il était entendu, mais pas explicitement dit bien sûr, que personne n'allait regarder la chose de très près : on allait quand même pas me refuser mon 3è cycle à cause d'un mémoire à la con.
Enfin, ils auraient pu après tout. J'en aurai refait un sérieux et pis c'est tout.
Bref.
En ces temps là (fin des années 80), sans Mac bien sûr, tout avait été rédigé à la main et tapé à la machine par une experte : ma bien aimée môman (Maman, si tu m'entends, salut ! Et si tu m'entends, alors là chapeau, parce que t'as quand même laissé ton sonotone ici quand t'es partie). Je me souviens bien de son interrogation, quand elle m'a demandé si c'était vraiment pour les professeurs de médecine de la fac, si je voulais vraiment leur soumettre ce texte. Ah... les mères...
Bref, je tombe sur ce mémoire, le relis et décide d'en partager quelques extraits, on peut trouver ça marrant et c'est déjà rédigé. Il faisait 21 pages. Chaque page avec une police large et bien aérée, c'est vous dire l'intensité du boulot.
j'ai la double flemme de scanner la chose, de faire de la reconnaissance de caractères ou de recopier le tout, alors voilà des extraits pris avec mon bientôt remplacé iPhone 5, les meilleurs moments.
Le généraliste en milieu rural et l'urgence
ou
Robinson n‘en mène pas large
Tiens voilà une photo de la couv. :
Pour dire que c'est sérieux, voilà la seconde page, celle où on met des citations. Frédéric Dard. Un de mes maîtres.
En gros, j'y raconte mes remplacements en "milieu rural" donc, et le côté urgence rencontré au cours des dits remplacements. Les anecdotes sont authentiques. Le mémoire étant parfaitement structuré, il y a une introduction, un machin (ce qui vient après l'introduction, le contenu, donc), et une conclusion. Un truc de pro, quoi.
L'introduction insiste sur l'écart qui sépare la théorie de la pratique, et j'espère que vous apprécierez le côté envolée lyrique du troisième paragraphe:
Et au milieu d'anecdotes, retrouver ces deux là (qui suivent, juste après) m'a ramené, quoi, 25-27 ans en arrière et c'est bizarre comme on est fait, nous les homo Sapiens. Je me suis rappelé assez précisément certains de ces moments, sans doute parce que j'avais eu une grande pêtoche, et que du coup, ça reste gravé bien profond dans le lobe de-la-mémoire(2). Et notamment ces deux personnes âgées qui ont refusé d'être hospitalisées et qu'à la campagne, tu fais pas "signer une décharge".
Bon, voilà les choses.
Ah. la médecine.
Des fois, ça me manque un peu !
(1) Voilà la pub:
(2) En fait, c'est pas dans un lobe. C'est dans l'hippocampe qu'elle est stockée, la mémoire. Comme quoi, ces petites bêtes, faut pas les chasser.








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